Le projet FabSpace vise à faire des universités des centres d’innovation ouverts,  qui contribuent aux performances socio-économiques et environnementales des régions dans lesquels elles sont implantées.

L’Italie ne fait pas exception: le premier Fabspace italien a ouvert un an après le lancement officiel, en 2016, du projet Fabspace. Comme pour chacun d’entre eux, l’objectif de la structure italienne était de servir d’intermédiaire entre le monde de la recherche et les étudiants, les entités gouvernementales et publiques ainsi que les entreprises, susceptibles d’utiliser des innovations qui s’appuient sur des données satellitaires ouvertes.

Un autre des objectifs du Fabspace italien est d’encourager les universités locales à devenir des centres d’innovation ouverte dans le domaine de la géo information, ainsi que d’attirer de nouveaux acteurs de l’observation de la Terre (OT) et de soutenir le développement d’une nouvelle génération d’entreprises numériques et de start-ups axées sur l’observation de la terre, le tout en étroite collaboration avec le centre d’incubation d’entreprises de l’ESA (ESA BIC).

Depuis 2017, une coopération a été établie avec Lazio Innova (anciennement BIC Lazio) qui est l’agence de développement régional de la région du Latium, afin de sensibiliser à l’innovation qui est basée sur l’utilisation de géo données. Elle s’adresse principalement aux développeurs jeunes et expérimentés de l’industrie ou de la recherche universitaire ainsi qu’aux administrations publiques et aux organisations de la société civile. Le cluster EO LAB (le laboratoire d’observation de la Terre) de l’Université de Rome Tor Vergata (ToR), sous la coordination du professeur Fabio Del Frate du département d’ingénierie civile et informatique, et Lazio Innova, ont ensemble travaillé à la fertilisation potentielle du Fabspace d’autres secteurs économiques de la région (comme par exemple la surveillance environnementale, l’agriculture, la surveillance d’infrastructures.) Dans le cadre du Fabspace, Lazio Innova a ainsi organisé de nombreuses activités, des concours pour start-ups, des hackathons, ainsi que plusieurs événements pour étudiants et chercheurs, avec pour objectif de développer de nouveaux produits et services destines à des marchés qui ne sont pas limités seulement au domaine spatial.

Au cours du projet, d’autres centres de recherche ont rejoint le pionnier, élargissant ainsi le réseau FabSpace en Italie : le Cetemps de l’université de l’Aquila, le centre ITHACA de l’Ecole Polytechnique de Torino, le département d’ingénierie industrielle et informatique de l’université de Pavie, le laboratoire TeleGIS de l’université de Cagliari, et enfin l’Institut européen pour le développement technologique de Venise.

La participation de l’Université de Rome Tor Vergata au projet Fabspace a de fait augmenté sa propre visibilité au sein de la communauté qui travaille sur les questions liées au domaine spatial.

Des collaborations qui se poursuivent

Certaines des principales collaborations établies au cours du projet Fabspace se poursuivent encore aujourd’hui, notamment entre l’Université du ToR et Lazio Innova: dans le domaine de l’intelligence artificielle, cette collaboration s’exprime par le soutien de projets commerciaux basées sur les données d’OT et les géo-informations des chercheurs et des étudiants, et par les échanges avec d’autres institutions locales afin de soutenir l’innovation qui utilise des données d’OT provenant de satellites ou de drones. D’autres collaborations se poursuivent avec différents groupes de recherche, comme par exemple celle avec le département d’économie, qui a pour finalité la surveillance via l’utilisation d’images satellites de changements économiques comme par exemple l’impact des migrations sur un pays.

Les objectifs, les méthodes utilisées et les résultats obtenus par le Fabspace italien sont mesurés lors des évaluations des financements publics. Mais pas seulement. Le Fabspace a aussi soutenu l’Université ToR dans sa réponse aux appels d’offres issus du monde des affaires. En 2019, un appel public a par exemple été lancé par la région du Latium : certains fonds structurels européens avaient été mis à disposition en faveur de projets présentés par des petites entreprises, devant être sélectionnées et supervisées scientifiquement et techniquement par des universités. L’Université ToR a répondu en proposant de devenir le chef de file pour piloter l’appel. Et l’Université a notamment mis en avant son expérience Fabspace, qui s’appuie sur ses nombreuses relations avec les petites entreprises, ainsi que sur des collaborations continues entre les entreprises et les universités. Et elle s’est vu attribuer ce rôle en juin 2020. L’Université ToR, qui continue aujourd’hui encore à interagir avec les entreprises comme durant le projet Fabspace, commence actuellement une collaboration avec certaines d’entre elles dans le cadre de plusieurs projets de transfert de technologie.