Contexte

Le projet ANR MIC vise à étudier l’interaction basée sur les microgestes en la mettant en pratique dans des situations d’utilisation réelle. Les microgestes sont des gestes effectués par une main avec un doigt de la même main. Comme exemples nous pouvons citer les gestes de tapotement et de glissement effectués par le pouce sur un autre doigt.

Les microgestes ne sont pas un concept nouveau dans le domaine de l’interaction homme-machine, mais il n’y a toujours pas de consensus sur leur définition, qui pourrait être basée sur la durée [1] ou l’amplitude du mouvement. Les travaux antérieurs sur les microgestes comprennent des études d’élicitation visant à identifier les microgestes les mieux exécutés par les utilisateurs. D’autres études ont proposé différentes approches de reconnaissance des microgestes (par exemple, par caméra, myographie ou tomographie).

Les microgestes ont récemment attiré l’attention des communautés universitaires et industrielles. Le récent brevet d’Apple (avril 2021) [9] sur les microgestes pour la réalité augmentée démontre encore cette dynamique. Mais très peu d’études ont porté sur les techniques d’interaction basées sur les microgestes (à l’exception de la saisie de texte) et aucune étude n’a mesuré quantitativement les bénéfices attendus des microgestes.

Thématique de recherche

Le travail de doctorat sera co-encadré par Céline Lemercier (Prof UT2J, CLLE) et Christophe Jouffrais (DR CNRS, IRIT-Cherchons pour Voir) et aura comme objectif d’étudier les facteurs humains liés à la réalisation des microgestes (utilité, utilisabilité, expérience) sans vision et dans des situations spécifiques comme la navigation piétonne ou la conduite automobile.

La thèse intégrera trois volets complémentaires. Dans le premier, à visée plus exploratoire, il s’agira de réaliser un état de l’art (sous forme de méta-analyse) sur l’usage des micro-gestes dans le cadre d’activité humaines, d’identifier (parmi l’ensemble des microgestes possibles) ceux répondant a priori le mieux aux besoins d’interaction de l’humain dans un contexte de mobilité, et de les valider expérimentalement. Dans un deuxième volet, il s’agira de développer un protocole expérimental d’étude de la réalisation en temps partagé d’une tâche annexe et d’un parcours urbain par des personnes atteintes d’une déficience visuelle. Dans ce cadre, nous testerons et comparerons l’effet d’au moins deux interfaces (dont l’une est microgestuelle) permettant la menée de la tâche annexe sur le comportement objectivable de l’usager déficient visuel. Nous étudierons enfin l’acceptabilité des différentes interfaces développées. Dans un troisième volet, centré cette fois sur le contexte de l’interaction avec un véhicule semi-autonome de niveau 4, nous étudierons là encore l’interaction humain-système par microgeste dans le cadre d’une tâche de réactivation de la conscience de la situation par le passaducteur en phase de conduite autonome.

Le projet de stage éventuel permettra de démarrer le travail de thèse.

Connaissances et compétences

Nécessaires

• Sur le plan théorique, connaissances solides en psychologie cognitive et ergonomie
• Connaissances approfondies en méthodologie expérimentale
• Conception d’expériences utilisateurs
• Analyse inférentielle de données comportementales
• Qualités rédactionnelles
• Compétences à travailler en équipe, force de proposition, autonomie, adaptabilité

Souhaitées

• Théorie de la charge cognitive
• Notions dans le champ de la mobilité humaine (piéton, conduite automobile)
• Compétences dans l’acquisition de données physiologiques (ECG, Eye-traking)
• Notions sur les déficiences visuelles
• Notions de programmation

Les laboratoires d’accueil

CLLE

Le laboratoire CLLE est une unité de recherche pluridisciplinaire relevant des Sciences Cognitives. Les travaux qui y sont menés couvrent les champs, à périmètre plus ou moins large, de la linguistique, de la psychologie, de l’informatique, de la philosophie, de l’éducation et des neurosciences.

L’équipe CLLE-Cognition en Situations Complexes est une équipe de recherche en psychologie centrée sur l’étude des processus cognitifs et socio-cognitifs en jeu dans les activités humaines en tenant compte de l’environnement. Elle articule trois thématiques de recherche :  Cognition, Interaction, Technologies innovantes  (CogInTech) ;  Interactions Société-Individus (ISI) ; et Mémoire, Evaluation et Décision (MED).

Pour en savoir plus sur CLLE : https://clle.univ-tlse2.fr/

IRIT-Cherchons pour Voir

IRIT-Cherchons pour Voir est un laboratoire de recherche au service des déficients visuels, de leurs familles, et des professionnels qui les accompagnent. Sa vocation est de développer de nouvelles connaissances et de nouvelles technologies d’assistance afin d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie des personnes non-voyantes et malvoyantes.

Ce laboratoire est issu de la collaboration entre le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), les universités Toulouse 3 (UPS) et Toulouse 2 (UT2J) de Toulouse et le Centre d’Éducation Spécialisée – Institut des Jeunes Aveugles (IJA) de Toulouse.

Il permet d’analyser les besoins des personnes concernées mais aussi d’effectuer des évaluations en contexte incluant ces personnes.

Pour en savoir plus sur CPV : http://cherchonspourvoir.org/

Lieu de travail

CLLE, UT2J, Camus du Mirail, Toulouse

et

IRIT « Cherchons pour Voir », UT3, campus de Rangueil, Toulouse

Encadrement

Céline Lermercier (Prof de Psychologie UT2J) et Christophe Jouffrais (DR CNRS en sciences cognitives)

celine.lemercier@univ-tlse2.fr et christophe.jouffrais@irit.fr

Candidature

• CV
• Lettre de motivation
• Rapport d’un projet précédent (e.g. stage)
• Lettre(s) de recommandation si possible