Dominique Fresneau

Son article :

Mots-clefs : robotique collective, éthologie, agents réactifs.
Résumé : De nombreux modèles ont été développés pour trouver des règles simples permettant à des robots d'exploiter leur environnement pour des tâches d'exploration ou de collecte. La métaphore la plus invoquée est celle de la colonie de fourmis, en grande partie parce que ces animaux ont développé des techniques collectives assez étonnantes. Cependant, si l'on consulte la littérature consacrée au sujet, on s'aperçoit que beaucoup des modèles proposés font à la fois fi de la réalité biologique (ce qui reste concevable) et de la réalité technologique de la robotique (ce qui devient plus grave). En particulier, la plupart font appel à des capacités de communication ou d'interactions qui rendent malaisé l'emploi des robots ainsi pourvus dans de nombreux environnements et applications. Nous montrons dans cet article que la reconnaissance de la diversité du fourragement chez les fourmis n'a permis d'utiliser effectivement que certains modèles «opérationnels qui possèdent un grand nombre de défauts eu égard aux applications potentielles de la robotique collective. Nous abordons ensuite le modèle de fourragement en solitaire observé dans l'espèce P. apicalis et montrons en quoi : (1 ) il satisfait à un certain nombre de besoins méthodologiques comme le critère de parcimonie, en supprimant toute forme de communication ou d'interaction entre individus ; (2) il assure à la colonie une couverture quasi-optimale du terrain environnant le nid ; (3) il a pu être simulé dans le projet MANTA grâce à la définition de règles comportementales simples. Nous décrivons enfin l'architecture que pourrait prendre un système multi-robots basé sur de telles prémisses, et en montrons les applications potentielles.