Résumé : Dans les systèmes multi-agents réactifs, la communication entre agents est supportée, médiée par l'environnement. Plus précisément ce sont les traces qu'y laissent les agents qui permettent les échanges de messages. La communication entre agents cognitifs ne se conçoit pas sous la forme de ce mécanisme de « traçage ». Nous défendrons la thèse selon laquelle il est nécessaire d'importer cette idée de trace dans l'environnement dans les systèmes multi-agents cognitifs. Nous le ferons en arguant du fait que la communication inter-agents est toujours vue comme un transfert d'informations dans lequel, d'une part, le locuteur, fût-il artificiel, est propriétaire du statut interactionnel de son « message » et, d'autre part, l'adressé est totalement contraint dans sa façon de l'interpréter. Selon nous, il faut envisager le « message » comme un objet-trace, qui par son existence même est modificateur de l'environnement mais est aussi modifiable par ses destinataires. C'est dans une dynamique à trois temps, après l'action conjuguée des deux interactants, que se joue le statut communicationnel de la production langagière initiale. En nous appuyant également sur des travaux menés sur le dialogisme dans les conversations interhumaines, nous affirmerons que cette vision de l'interaction inter-agents est tout à fait fondamentale pourconcevoir une dynamique émergentiste en système cognitif