Christian Brassac

Ses 2 Articles :


Mots-clefs : Interaction entre agents cognitifs, acte de langage, dialogisme, logique interlocutoire, négociation
Résumé : Les aspects dynamique et implicite de toute interaction langagière sont si prégnants qu'il n'est pas concevable aujourd'hui de prétendre rendre compte de tels phénomènes communicatifs en éludant ces questions qui se nomment non littéralité et processualité. Les interactions entre agents cognitifs n'échappent pas à ce constat. Il est en effet clair que, comme toute interaction communicative, les échanges entre agents se déroulent dans le temps, ont une construction procédurale, ne se développent qu'à travers le jeu de pro-actions et de rétro-actions qui articule la succession des actes de communication qu'ils réalisent. Par ailleurs, il est illusoire de penser que les sens non littéraux portés par les énoncés produits par les interactants- agents sont gommés sous couvert de plus grande simplicité dans l'implémentation future - il n'est qu'à parcourir des corpus d'échanges entre agents pour s'en convaincre. Ainsi ces actes de langage qui, produits séquentiellement par les interactants constituent l'échange, doivent-ils être envisagés non pas comme des actions langagières isolées et monosémiques mais comme les maillons d'une chaîne de significations qui émergent dans la dynamique de l'échange, maillons porteurs de sens non littéraux exhibés par la co-action des agents en communciation. L'interaction est le lieu de la négociation d'un sens qui n'appartient ni à l'"émetteur" ni au "récepteur" de l'énoncé mais au couple d'agents qui le co-construit. Cette réévaluation du concept d'acte de langage dans cette perspective nécessite de dépasser les aspects radicalement monologique, explicite et statique de la théorie "classique" (qui trouve sa formulation la plus finie dans Searle et Vanderveken [121), d'intégrer les réflexions récentes concernant non plus seulement le succès de l'acte illocutoire mais aussi sa satisfaction (Vanderveken [15]) et de montrer qu'adopter un point de vue dialogique à propos de l'échange communicatif entre les agents nous conduit à proposer un modèle de l'enchaînement qui rend compte de la non littéralité et de la dynamique de l'interaction. Nous proposerons de défendre cette thèse en travaillant sur des corpus à l'aide des outils conceptuels de base (force illocutoire et ses composantes, illocution et perlocution, succès et satisfaction de l'acte, explicite et implicite), corpus dont certains seront tirés de la littérature de l'IAD-SMA.

Mots-clefs :
Résumé :