Année universitaire 2002-2003

Licence d'informatique Module 4 - partie "C / shell" Travaux dirigés 16 : 1. La commande cmp. 2. Exercice 1 : suppression de copies. 3. La commande tee. 4. Les fonctions en shell. 5. Exercice 2 : mémoire de commandes.

1. La commande cmp.

Caractéristiques :

• cmp vient de "compare" ("comparer").
• Cette commande effectue la comparaison des contenus de deux fichiers, ou du contenu d'un fichier et de l'entrée standard. Appelée sans option, elle affiche sur stdout le numéro du premier octet qui diffère. Elle n'affiche rien si les deux fichiers sont identiques.
• C'est un filtre (avec la deuxième syntaxe uniquement).

Syntaxes :

• cmp [-l] [-s] nom_fichier1 nom_fichier2 [décalage1] [décalage2]
• cmp [-l] [-s] - nom_fichier2 [décalage1] [décalage2]

Dans la deuxième syntaxe, le caractère - (qui doit précéder nom_fichier2) désigne l'entrée standard. Il ne faut pas oublier le caractère espace entre - et nom_fichier2.

Description :

• -l : affiche les numéros de tous les octets qui diffèrent et la valeur de la différence.
• -s : n'affiche aucun message, mais gère les codes de retour.

Exemples :

• cmp `ls | head -1` `ls | tail -1`

Cette commande compare les contenus du premier et du dernier fichier contenus dans le répertoire courant.

• cat fich1.txt | cmp - fich2.txt > fich3.txt

Cette commande a le même effet que la commande suivante :

cmp fich1.txt fich2.txt > fich3.txt

Elles écrivent toutes deux, dans le fichier fich3.txt, le résultat de la comparaison des contenus des fichiers fich1.txt et fich2.txt

Codes de retour :

• Fichiers identiques : 0
• Fichiers différents : 1
• Fichiers inaccessibles : 2

Remarque :

Les arguments optionnels décalage1 et décalage2 permettent de comparer le contenu du premier fichier, à partir de l'octet numéro décalage1, au contenu du deuxième fichier, à partir de l'octet numéro décalage2.

2. Exercice 1.

Écrire un script qui supprime toutes les copies d'un fichier dont le nom est passé en premier paramètre, se trouvant dans un répertoire dont le nom est passé en deuxième paramètre.

Remarques :

• On supposera que les noms du fichier et du répertoire qui sont passés en paramètres sont écrits de manière relative.

• Le répertoire qui est passé en paramètre peut être le répertoire courant.

• Si le fichier passé en paramètre est contenu dans le répertoire passé en paramètre, alors il ne faut pas le supprimer.

3. La commande tee.

Caractéristiques :

• tee désigne un "embranchement en forme de T".
• Cette commande permet d'afficher les données reçues sur l'entrée standard simultanément sur la sortie standard et sur la liste (éventuellement vide) de fichiers passés en paramètres.
• C'est un filtre.

Syntaxe :

tee [-ai] [nom_fichier ...]

Description :

• -a : les données reçues sur l'entrée standard sont concaténées aux fichiers passés en paramètres.
• Autres options : cf. la description de la commande tee, en tapant : man tee

Exemple :

ls | tee liste_fichiers.txt

Cette commande affiche, d'une part, le contenu du répertoire courant à l'écran et écrit, d'autre part, ce contenu dans le fichier liste_fichiers.txt

Codes de retour :

• Pas d'erreur : 0
• Opération interrompue pour cause d'erreur : > 0

4. Les fonctions en shell.

En shell, on appelle "fonction" une séquence de commandes repérable par un nom qui est le nom de la fonction. Les commandes constituant une fonction sont exécutées dans le cadre du shell courant, et non pas dans le cadre d'un shell fils ou d'un sous-shell, comme c'est le cas pour un script ou pour une séquence de commandes placées entre parenthèses.

Syntaxe de la déclaration d'une fonction :

nom_fonction()
{
liste_commandes
}

Une fonction doit être déclarée avant d'être appelée. Pour appeler une fonction, il suffit d'utiliser son nom, sans les parenthèses. Comme pour un script, l'appel d'une fonction peut être éventuellement suivi d'une liste de paramètres, accessibles dans la fonction à l'aide des paramètres positionnels $1, $2, ..., $9 (les paramètres $# et $* sont également initialisés). Au retour de la fonction, les paramètres positionnels $1, $2, ..., $9 (ainsi que les paramètres $# et $*) retrouvent leurs valeurs antérieures à l'appel de la fonction.

Une fonction se termine soit après l'exécution de la dernière commande située avant l'accolade fermante, auquel cas le code de retour est celui de cette dernière commande, soit après exécution d'une commande return n, auquel cas le code de retour est l'argument n de la commande return (ou 0 si cet argument est absent). Dans les deux cas, le code de retour de la fonction est affecté au paramètre $? du shell courant.

Attention :

La commande return n ne peut être utilisée qu'à l'intérieur d'une fonction (remarquer l'analogie avec l'instruction return valeur; du langage C).

5. Exercice 2.

Écrire un script réalisant les tâches suivantes :

1) Affichage du menu suivant, en boucle :

Vous pouvez taper une commande UNIX, ou bien :
fin si vous souhaitez quitter l'application
relancer n si vous souhaitez relancer les n dernières commandes
Votre choix :

2) Dans le cas où l'utilisateur tape une commande UNIX, lecture de la commande tapée, exécution de cette commande, et affichage à l'écran des résultats produits (si la commande n'est pas tapée correctement, le "résultat" sera un message d'erreur).

3) Dans le cas où l'utilisateur tape par exemple relancer 3, nouvelle exécution des 3 dernières commandes exécutées et affichage à l'écran de ces commandes et des résultats produits correspondants. Les commandes déjà exécutées seront écrites (en tant que chaînes de caractères) dans le fichier temp, de la manière décrite dans l'alinéa 4) :

4) Écriture, à la fin de temp, de la commande exécutée (ou des commandes exécutées, si l'utilisateur a tapé par exemple relancer 3), ainsi que des résultats produits, sous la forme :

$ <commande n>
<résultats produits par la commande n>
$ <commande n+1>
<résultats produits par la commande n+1>
...

5) et enfin, retour en 1).

Nota bene :

Dans un premier temps, on écrira les deux fonctions shell suivantes :


• affichage_menu, qui affiche le menu décrit plus haut.



• relancer_n qui, dans le cas où l'utilisateur tape par exemple relancer 3, relance les 3 dernières commandes déjà tapées, réalise les affichages correspondants à l'écran, et met le fichier temp à jour.

Remarques :

• On structurera le script à l'aide d'une boucle until.

• On n'oubliera pas de détruire le fichier temp à la fin de l'exécution du script.

• Dans le cas où l'utilisateur tape par exemple relancer 3, on écrira dans temp les 3 dernières commandes qui y ont été déjà écrites, ainsi que les résultats produits, mais on n'écrira pas dans ce fichier la commande relancer 3 (c'est-à-dire que temp ne doit contenir que des commandes UNIX).

• On supposera qu'aucune ligne de résultats ne commence par le caractère $ suivi d'un espace.