Entretien avec Jean-Michel Bruel, l’importance du génie logiciel

Nous publions la sixième vidéo de la série d’interviews présentant des travaux de recherche de nos différents départements. Jean-Michel BRUEL, enseignant-chercheur au département FSL – Équipe Sm@rt, explique son travail de recherche sur le génie logiciel.

Qu’est-ce le génie logiciel ?

L’objet d’étude des chercheurs en génie logiciel est le logiciel lui-même. Cela implique de réfléchir sur les outils, les méthodes et les processus qui permettent de développer un logiciel de qualité. On ne s’intéresse pas à résoudre un problème en particulier avec un logiciel en particulier, mais on s’intéresse à comment développer un logiciel de qualité. Il s’agit d’un domaine fondamental, transverse à toute l’informatique et qui englobe des considérations techniques (langages, outils), méthodologiques (méthodes, processus) et humaines (interactions, collaboration). Le génie logiciel a suivi les grandes tendances de la science en général et de la société c’est-à-dire la place et l’importance de l’humain, l’accès au plus grand nombre et l’élévation du niveau d’abstraction. Le génie logiciel s’est rapproché des questions des données massives et d’apprentissage, du fait de l’explosion de la complexité des applications d’aujourd’hui. Par exemple, il faut savoir que dans une voiture moderne il y a plus d’une dizaine de millions de lignes de code.

Quel est l’enjeu de la recherche dans ce domaine ?

Un enjeu intéressant du moment concerne le rapprochement avec les autres disciplines scientifiques, grandes manipulatrices de modèles elles-aussi. Il y a également l’utilisation de l’intelligence artificielle, l’apprentissage et la science des données qui amènent à penser les logiciels en fonction des innovations dans ces domaines. Pour Jean-Michel BRUEL, l’enjeu capital relatif à la recherche sur le génie logiciel serait de convaincre les industriels et les ministères français de l’importance et du caractère transversal de ce domaine. L’Amérique du Nord et certains pays d’Europe l’ont compris mais la France a beaucoup de retard en la matière. C’est pourquoi il est important de corriger cette situation si l’on veut continuer à avoir confiance en nos logiciels.