DesCartes, projet phare d’IA hybride en systèmes critiques urbains dans le cadre d’une collaboration internationale – Le volet TALN

Le projet DesCartes est une vaste collaboration dans le domaine de l’Intelligence Artificielle hybride, débutée à la fin de l’année 2021. Porté par la filiale du CNRS à Singapour, ce projet implique du côté français le CNRS et 11 universités et Grandes Écoles dont l’Université Toulouse 3 – Paul Sabatier (UT3) et, du côté singapourien, cinq universités et l’institut A*STAR. 17 chercheurs et enseignants chercheurs toulousains sont impliqués (UT3, INP, ENAC, CNRS-IRIT, CNRS-LAAS et CNRS-CERCO). Farah BENAMARA, maîtresse de conférences à l’UT3 et co-responsable de l’équipe MELODI, du département Intelligence Artificielle de l’IRIT, est responsable scientifique pour l’UT3 du domaine de recherche Traitement automatique du Langage Naturel (TALN) dans ce projet. Avec un budget consolidé de 35 millions d’euros sur une durée de cinq ans, DesCartes est basé sur le campus CREATE à Singapour, son hub international de recherche.

Un projet international ambitieux

Le programme DesCartes a pour objectif principal la prise de décision dans les “systèmes critiques urbains”, un des nombreux défis de recherche lié à la “ville intelligente”. Le projet DesCartes permet d’intégrer cette thématique au hub de Singapour et de répondre aux besoins identifiés par la ville pour sa politique de ville intelligente à l’horizon 2030. DesCartes permet également de renforcer une dynamique française en Intelligence Artificielle, dans l’esprit du plan France IA, alors que quatre instituts interdisciplinaires en intelligence artificielle (3IA) ont été créés. La dynamique de coopération internationale impulsée permet de prolonger le travail de recherche entrepris par ces laboratoires. L’intelligence artificielle est un domaine de recherche majeur, notamment pour le CNRS, et le projet DesCartes est représentatif de l’importance de cet axe de recherche, notamment dans le cadre de partenariats internationaux. Grâce au projet DesCartes, les deux pays ont entamé un partenariat fort autour de la recherche en IA, qui se concentre sur quatre grands domaines de recherche : les données et leurs applications, l’IA vérifiable et explicable, le traitement du langage naturel, et l’interaction entre l’IA et l’interaction homme-machine.

Farah Benamara, porteuse de la partie TAL du projet

Dans le cadre du projet DesCartes, Farah BENAMARA pilote le domaine de recherche sur le Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN), et travaille plus précisément sur l’analyse de conversations et de réseaux sociaux. Le TALN est un domaine de recherche pluridisciplinaire, à l’intersection de la linguistique et de l’informatique. Désormais, le TALN intègre aussi  l’intelligence artificielle, plus précisément le sous-domaine de l’apprentissage artificiel. On peut dire que le TALN concerne essentiellement l’analyse des langues au moyen d’un ordinateur, dans le but de modéliser un langage parlé ou écrit. Le TALN est également connu sous différentes appellations, qui démontrent des nuances au sein de ce vaste domaine de recherche. Parmi elles, on peut parler d’”ingénierie linguistique”, quand l’axe de recherche est centré sur les aspects pratiques et opérationnels ; ou de “linguistique informatique”, quand c’est la linguistique qui prédomine. Le TALN étudie également les processus de génération de textes, c’est-à-dire la production et non plus l’analyse automatique de textes. Ce champ de recherche et d’application suscite un intérêt croissant, notamment avec l’apparition des agents conversationnels et des outils numériques fondés sur l’interaction en langage naturel avec les utilisateurs. Pour qu’il y ait une interaction, il faut prévoir à la fois une étape d’analyse linguistique et une étape de génération automatique de texte. Le traitement automatique des langues, appliqué à l’analyse de conversations et des réseaux sociaux, a pour but de mieux comprendre les comportements sociaux et d’appréhender certaines évolutions sociétales. Le volume sans précédent des données textuelles disponibles sur les réseaux sociaux, la variété de ces données et le réseau d’interaction des utilisateurs représentent de nouvelles opportunités pour la compréhension du comportement social.

La recherche en intelligence artificielle dans le cadre du projet DesCartes représente donc à la fois un défi et une opportunité de nouvelles recherches pour les chercheurs de l’IRIT. Il confirme l’excellence des travaux des équipes de ce domaine dans le laboratoire, et la reconnaissance internationale de Farah BENAMARA qui va jouer un rôle clé dans cette coopération majeure sur la problématique de “ville intelligente”. Outre Farah BENAMARA, DesCartes va permettre à une dizaine de chercheurs de l’IRIT de contribuer à des recherches au sein de ce partenariat, de faire des séjours à Singapour, de co-encadrer des doctorants et post-doctorants internationaux grâce à des opportunités de financement.